La reconversion à 50 ans : lancez-vous !

Le métier de vos rêves est différent de l’activité que vous exercez ? Ou peut-être un aléa vous contraint-il à repenser l’avenir. Sachez qu’il n’y a pas d’âge pour changer de secteur d’activité et que nombreux sont les cinquantenaires sautant le pas avec succès. La réussite est au bout du chemin, pour peu que vous preniez quelques précautions dans la manière de procéder et que vous osiez prendre des risques. Voici quelques conseils pour que vos démarches soient couronnées de succès.

Prenez conscience de vos atouts !

En tant que quinquagénaire, vous avez peut-être l’impression d’être rejeté par le monde du travail avide de jeunisme. Vous avez pourtant toutes les raisons de vous montrer confiant et de faire valoir vos motivations à vous reconvertir.

Mettez votre expérience en avant

Et faites-le avant tout auprès de… vous-même ! Que vous ayez passé toute votre vie dans une seule entreprise ou que vous ayez changé plusieurs fois, vous disposez d’une expérience professionnelle dont ne pourront se prévaloir les jeunes actifs.

En décryptant cette expérience, on y découvre :

• le savoir-faire, mis à l’épreuve par des années de pratique ;
• les réflexes professionnels, acérés et permettant de gagner du temps sur la production ;
• le savoir-être venu de l’expérience de vie.

Dans un projet de reconversion, les deux derniers points vous serviront toujours, seul le savoir-faire est à adapter à votre nouvelle activité. Ce point rassurant doit vous permettre de rester confiant dans le fait que oui, une reconversion professionnelle est possible pour vous aussi !

Effectuez un bilan de compétences pour faire le point

Peut-être le chemin vers votre nouveau domaine professionnel n’est-il pas si long que vous l’imaginez. Pour être fixé, rien de tel que de faire un bilan de compétences qui permettra de mettre au jour l’ensemble des points forts dont vous pouvez vous prévaloir.

Ces qualités proviennent directement des fonctions exercées et donc d’un savoir-faire évident, mais pas seulement. Les qualités humaines sont tout aussi importantes, et vous en avez certainement développé que vous ignorez. Managériales, de négociateur ou d’empathie, elles définissent un savoir-être qui doit être qualifié en compétence réelle.

Si le nouveau poste que vous visez est accessible avec vos compétences mais que vous ne disposez pas du diplôme adapté, n’hésitez pas à faire valoir votre expérience. La validation des acquis de l’expérience (VAE) est à ce jour reconnue et permet d’obtenir une certification.

Déterminez votre envie professionnelle de manière réaliste

Armé de cet état des lieux, décidez si votre envie initiale est réalisable ou trop loin de votre parcours. Entendons-nous, si vous êtes employé comptable et que vous rêvez de devenir pilote de ligne, tous vous encourageront à acquérir un chouette simulateur à la maison et à poursuivre votre carrière dans les chiffres. Changer de vie professionnelle demande de rester réaliste même si le projet semble parfois un peu osé. Dans le même esprit, assurez-vous que le marché du travail du domaine choisi offre des débouchés et n’est pas saturé.

Si le choix est encore flou, demandez-vous, parmi les qualités que vous possédez ou vous êtes récemment découvert, lesquelles vous ouvrent la voie à d’autres emplois. Par exemple, une capacité d’écoute et des compétences de négociateur peuvent vous diriger vers le métier d’agent immobilier ou de vendeur automobile. Une aptitude manuelle pourrait quant à elle vous donner l’envie de devenir maçon ou menuisier.

Pour commencer une nouvelle carrière, il vous reste à tracer le chemin vers votre objectif. Plusieurs interrogations surgissent alors, qui concernent le moyen et la forme.

Choisissez comment exercer votre nouvelle fonction

Sauf si vous ambitionnez de devenir conducteur de train, il existe généralement plusieurs manières de vivre de l’activité choisie. Puisque vous avez le choix, pensez dès à présent à la façon dont vous souhaitez vous investir.

Le contrat CDI : la sécurité avant tout

Vous l’avez toujours été ou au contraire il vous paraît une sécurité de long terme bien méritée, bref, le contrat à durée indéterminée est pour vous un aboutissement en soi. Il est tout à fait légitime de vouloir s’assurer, à la cinquantaine, de trouver une place définitive jusqu’à la retraite.

Pour prétendre à ce type de contrat, assurez-vous que le secteur d’activité choisi soit porteur au niveau de l’emploi et qu’un profil sénior intéressera les entreprises recruteuses. Il suffira de parcourir les offres sur les différents sites d’emploi pour vous en convaincre. La mention « profil expérimenté » est un indice rassurant, et vous pourrez vérifier au passage que les niveaux de rémunération proposés peuvent vous satisfaire.

Le contrat CDD : un test grandeur nature

Si après tout vous n’êtes pas certain que cette fonction ou ce corps de métier soient faits pour vous, pourquoi ne pas rechercher un emploi à durée déterminée. Il vous laisse l’opportunité de vérifier que l’emploi vous plait et que vous y êtes à l’aise. De même que l’employeur peut s’assurer qu’un profil sénior remplit ses espérances.

Un contrat CDD ouvre souvent la porte à un CDI, et sinon vous aurez gagné une expérience dans votre nouvelle fonction qui pourra vous faciliter les démarches ultérieures. Si la fonction vous déplait, vous pourrez changer à nouveau de voie sans vous fâcher avec quiconque.

L’indépendance, pour les plus audacieux

Elle est une motivation en soi, qui accompagne un grand nombre de reconversions. L’indépendance demande toutefois des qualités provenant de l’expérience concrète et de celle de la vie. Savoir gérer son temps, tenir des tableaux de gestion financière, entretenir les bonnes relations avec tous les acteurs gravitant autour d’une entreprise (clients, fournisseurs, institution), effectuer le démarchage et le recouvrement n’est pas à la portée de tous !

Pour certains métiers, vous aurez beaucoup à y gagner toutefois. Créer un commerce, conseiller les autres ou exercer dans l’immobilier sont autant de domaines à la fois lucratifs et procurant une reconnaissance à ceux qui y réussissent. Sans compter la possibilité de travailler depuis son domicile tout ou partie du temps. En cas de manque de confiance, vous trouverez parfois des structures aptes à accompagner des activités indépendantes dans leurs démarches d’installation, voire au quotidien.

Si elle s’accompagne de risque et d’incertitude, l’indépendance s’avère salutaire pour les cinquantenaires qui n’ont pas envie de dépendre de travailleurs plus jeunes et moins expérimentés.

Faites-vous accompagner de professionnels

L’assistance de spécialistes vous sera d’une grande aide, même à 50 ans. Le marché évolue et pour être sûr de ne passer à côté de rien d’important, il est toujours utile de s’entourer de professionnels. Ils relèvent de deux ordres : ceux qui vous formeront à votre nouveau métier et ceux qui vous aideront dans les diverses démarches notamment administratives.

Trouver une formation

De nombreuses formations existent, qui visent à apporter des compléments de connaissances ou de savoir-faire même en cours de carrière. S’il vous manque tout ou partie des compétences requises à votre nouvelle activité, se former est indispensable. Vous trouverez sans peine de nombreux organismes de formation et n’aurez que l’embarras du choix.

Côté financement, n’oubliez pas que vous disposez d’un compte personnel de formation (CPF). Salarié, vous pouvez utiliser votre congé individuel de formation (CIF). Il existe par ailleurs l’aide individuelle à la formation (AIF), le plan de développement des compétences (PDC) ou l’aide retour à l’emploi formation (AREF).

Des aides peuvent également vous être allouées par le Pôle Emploi ou par votre région, pour une formation ou si vous créez une entreprise.

Pour un accompagnement plus poussé, certains organismes de formation proposent également des coachs à la reconversion. Renseignez-vous bien avant de vous engager dans une démarche.

Le Conseil en évolution professionnelle

Il s’agit d’un service entièrement gratuit et confidentiel (si vous êtes en poste, votre employeur ne pourra pas apprendre que vous songez à le quitter). Accessible à tout actif, occupant ou en recherche d’un emploi salarié ou indépendant, le CEP vise à vous accompagner dans la démarche de création d’un projet professionnel ou de reconversion.

Un conseiller que vous pourrez rencontrer vous aidera à mettre en place votre stratégie, de la définition du projet à la clarification de vos atouts pour y arriver, en passant par le ciblage des offres d’emploi. Afin de trouver le CEP compétent pour vous, rendez-vous sur le site dédié du gouvernement.

L’appui du Pôle Emploi

Accessible si vous êtes demandeur d’emploi, l’accompagnement prodigué par le Pôle Emploi peut vous guider voire vous coacher et ce, gratuitement. Sollicitez votre conseiller pour savoir à quoi vous pouvez prétendre dans votre situation et vous fournir les coordonnées des personnes à contacter. Il est à-même de vous accompagner dans les démarches concrètes, d’inscription en ligne par exemple.

Monter une stratégie, établir un rétroplanning et vous préparer à d’éventuels entretiens font partie des attributions des conseillers de Pôle Emploi. Ils pourront en outre vous apporter des éléments de réponse sur le marché de l’emploi que vous visez et les différentes entreprise qui y exercent localement.

Entamer une reconversion vous tend les bras et à 50 ans, un renouveau agrémenté de challenge reste appréciable pour s’épanouir. Finalement, les étapes sont les mêmes qu’à 30 ans, et vous disposez même de davantage d’atouts que les jeunes actifs ! Les mentalités ont évolué et changer de vie à 50 ans est aujourd’hui normal. Si un échec reste possible, rebondissez et partez sur une autre piste avec toute l’assise que vous offre votre expérience. Ne soyez pas intimidé et lancez-vous !